Cassation connais pas !

Publié le par Adam KRID

Quand le 27 juin 2007, la Cour de Cassation m’a donné raison sur tous les points d’une requête que je lui soumettais, elle a estimé qu’ « une condamnation de six années d’emprisonnement sur le dispositif de laquelle avait été transcrit « six mois » faisait foi jusqu’à inscription de faux »,

Elle rappelle à ce sujet ce que j’avais développé, et qui à l’époque soulevait la morgue d’un célèbre magistrat qui jugeait "la chose artificielle" . . . . et autres ricanements de certains juristes en mal d'analyse ! La cassation a donc souligné qu’on ne peut pas faire n’importe quoi ! Même à ceux qui seraient venus remettre un peu d’ordre républicain dans notre espace judiciaire niçois . . . . . . . . .

Il n’y à donc rien d’étonnant que la Cour de cassation ordonne la libération de mon client sauf s’il n’est détenu pour autre cause ! Et c’est là où le bât blesse . . . . . . . .

Le problème technique d'aujourd’hui, c’est que l’absence d’appel, place le premier jugement de six mois sous l’autorité de la chose jugée et qu’il faudra que l’on m’explique les modalités d’application d’un second jugement avec notre règle « non bis in idem » qui rend impossible le fait d’être jugé deux fois pour les mêmes faits !

Je suis inquiet, peut être un peu trop, car historiquement, ce genre de pratique a existé, à l’époque des tribunaux d’exception de sinistre mémoire qui étaient certes sous la coupe d'un régime scélérat, mais ce qui m'inquiéte d'avantage c'est ce mépris des règles de bienséance et de respect entre magistrats et avocats qui n'augure rien de bon !

Le parquet de Nice a tout mis en oeuvre dans un secret absolu, comme s'il y avait quelque chose d'honteux .... ! Tout s’est fait en douce, et le Juge d'application des peines, que devient t-il ? c'était quand même lui qui était en charge du dossier.

Il n'y a guère que les journalistes qui furent prévenus et c'est grâce à eux que j’ai appris l’infortune de mon client. Il faut maintenant que justice lui soit rendu, car ce "coup" de force n'est pas admissible dans le paysage de nos libertés républicaines. Jamais !

 

 

Publié dans krid

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
Mon cher confrére<br /> Je lis votre billet sur le déroulement de cette affaire et suis un peu dubitatif devant la réaction du parquet de Nice, effectivement et sur ce que vous écrivez : n'était-ce pas au JAP de faire mander votre client en lieu et place d'une horde de militaires parti à la capture d'un fugitif comme la presse l'a fait entendre en reproduisant les dires du procureur De Montgolfier ?<br /> Maintenant, il est surprenant que l'ordre public à la charge du procureur soit perturbé de cette maniére et par ce dernier, surtout si comme vous l'affirmez votre client a été jugé deux fois pour les mêmes faits, la régle non bis in idem est reprise dans le titre 3ème des peines : <br /> En vertu de la règle non bis in idem  , un même fait, autrement qualifié, ne saurait donner lieu à une double déclaration de culpabilité.  Crim. 3 déc. 1931: Bull. crim. no 281   17 juin 1948: ibid. no 163   13 janv. 1953: ibid. no 12   23 déc. 1968: ibid. no 352   26 mai 1976: ibid. no 181.   Dès lors, lorsqu'un même fait se trouve poursuivi sous deux qualifications différentes, les juges ne doivent pas relaxer le prévenu du chef d'une des qualifications, mais seulement retenir le fait délictueux sous la plus haute expression pénale dont il est susceptible.  Crim. 26 juin 1930: Bull. crim. no 190   4 févr. 1943: ibid. no 8   3 mars 1966: ibid. no 79. <br /> Dans la défense de nos libertés individuelles vous me trouverez toujours à vos cotés.
Répondre